Les cellules souches cancéreuses Pour les experts

L’histoire des CSCs

En 2003, une découverte capitale des Drs Michael Clarke, Max Wicha et de leurs associés (Université du Michigan, États-Unis) ont découvert qu’un petit nombre de cellules au sein d’une tumeur – les cellules souches cancéreuses – étaient responsables de la croissance et de la propagation des cancers. À cette époque, le Dr John Dick (Université de Toronto), qui fut le pionnier du concept des cellules souches cancéreuses dans la leucémie (1997), déclarait :

Si la tumeur est une mauvaise herbe, les cellules souches du cancer sont ses racines.

Depuis, notre compréhension du cancer a été transformée par l’exploration de la diversité clonale, de la plasticité cellulaire, et de la résistance aux médicaments. Il est maintenant bien accepté que les tumeurs évoluent au fil du temps via des altérations génétiques et épigénétiques, et surtout sous la pression de traitement prolongé. Cette évolution explique les processus de progression de la tumeur et de résistance thérapeutique. Alors que l’hétérogénéité intra-tumorale compose un écosystème complexe, les cellules souches cancéreuses (CSC) semblent orchestrer l’évolution de la masse tumorale. Le Dr Owen Witte du « Broad Stem Cell Center » de l’université de Los Angeles a été clair sur les implications de ce concept :

Les gens peuvent arrêter de polémiquer… Ils peuvent maintenant dire : « OK, les cellules sont là. Nous devons maintenant savoir comment les éliminer. » (L.A. Times, 2012) 

En effet, une conséquence directe de ces travaux est le rôle pivot des CSC dans la l’évolution de la pratique clinique. Il a été clairement établi une association entre la quantité de CSC et la progression de la maladie ou l’échec thérapeutique. Le développement de thérapies ciblant les CSC présente donc un intérêt majeur. Il s’agit clairement d’un changement de paradigme pour le développement futur de nouvelles thérapies anticancéreuses. Comme l’a souligné le Dr John Dick :

Les données montrent que le séquençage des tumeurs permet de définir le spectre de leurs mutations mais il n’est certainement pas la seule option lorsqu’il s’agit de déterminer quelles thérapies seront les plus efficaces.

La communauté des chercheurs en cancérologie doit déchiffrer les mécanismes sous-jacents qui régissent les propriétés des CSCs. Si la capacité d’auto-renouvellement des CSCs offre à ces cellules une capacité unique à récidiver, elle peut également offrir des options thérapeutiques spécifiques pour les cibler. Dans ce contexte, le réseau SUNRiSE est une opportunité unique pour favoriser les interactions et les partenariats entre les chercheurs, les cliniciens et les entreprises pharmaceutiques. Il donnera une forte impulsion au développement de nouveaux projets de recherche sur les cellules souches cancéreuses et favorisera le développement d’essai clinique de nouvelle génération.